Les coucougnettes de Pau des friandises qui en ont

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Inutile d’essayer de faire croire que ça vous en touche une sans faire bouger l’autre : les coucougnettes, spécialité paloise, ne laisse aucun amateur indifférent, même les plus inébranlables d’entre eux. Cela tient à leur recette et à leur goût, naturellement, mais aussi à l’humour de leur créateur, Francis Miot, qui, en les inventant, a créé une mignardise aussi fantasque que savoureuse…

Une belle paire étymologique

Mais revenons-en aux fondamentaux : ça veut dire quoi, coucougnette, exactement ? Le terme ne désignerait pas à l’origine celles qui vont toujours par deux, mais viendrait du verbe « coucougner », synonyme de « dorloter », « cajoler ». Une source étymologique qui correspond bien à ce que cette petite mignardise peut opérer sur celui qui la déguste. Mais, la coucougnette inventée par Francis Miot a une autre racine, un autre modèle d’inspiration : elle est un hommage non dénué d’humour à Henri IV, dit le vert galant, dont on pense qu’il eut pu durant sa vie conquérir le cœur de 57 maîtresses… Un roi qui savait faire bon usage de ce dont la nature l’avait doté.

La recette

Pour obtenir une belle coucougnette, il faut : une amande, du chocolat et de la pâte d’amande. Cette dernière, chez Francis Miot, s’obtient par le broyage d’amandes fraîches auxquelles on ajoute du sucre de canne, quelques gouttes d’eau-de-vie de gingembre, et une petite rasade d’Armagnac. La coucougnette est entièrement roulée à la main, la machine ne permettant pas d’en produire de satisfaisantes. Elle est, en dernière instance, trempée dans du jus de framboise qui lui donne sa couleur, et candie et sucre de canne… Cette recette a fait gagner à son auteur un nombre assez considérable de prix, et a valu à la coucougnette la distinction de meilleur bonbon de France au salon intersuc de 2000.

Où achète-t-on les coucougnettes ?

Il existe deux points Maisons Francis Miot, une sise à Pau, rue Maréchal Joffre, et une autre installée à Uzos. La seconde est associée à un Musée de la Féerie Gourmande ; on y trouve, en plus de coucougnettes que l’on peut observer en fabrication, des ustensiles anciens de cuisine et de pâtisserie collectionnés par Francis Miot de son vivant, ainsi que des sculptures en chocolat. La visite est l’occasion de se confronter à la vie de Francis Miot, ce passionné autodidacte qui a commencé sa carrière en produisant des confitures (plusieurs fois distinguées dans les meilleurs salons de France et de Navarre), et qui a, avec ses coucougnettes, bousculé le petit monde de la confiserie béarnaise. L’histoire ne dit pas si, avec cette invention, Francis Miot s’est fait des c******* en or ; ce qui est sûr en revanche, c’est qu’il fallait en avoir pour lancer la coucougnette sur le marché. La postérité florissante de cette friandise prouve qu’elle a su toucher l’amateur à un point précis, celui qui participe de la jouissance. On parle bien entendu du cœur, mais cela vous l’aurez déjà compris.

Texte : Joseph C. Lacour – Photos : E. Gentils