Rémy Daria-Castillo : La patte de Papa Ours

Les enfants d’aujourd’hui feront le monde de demain : voilà pourquoi il est important de nourrir leur imaginaire avec soin. Rencontre avec Rémy Daria-Castillo, alias Papa Ours !

Rémy est tatoueur à Tarbes. Inspiré par son fils Aïdan, il a ajouté une nouvelle corde à son arc il y a 3 ans : des illustrations jeunesse intitulées « Les Rêveries de Papa Ours ».

Univers onirique

Comment Rémy compose-t-il ses illustrations destinées aux enfants ? « La majorité du temps, ce sont des animaux anthropomorphes dans la nature. Je cherche une douceur cocooning, des couleurs douces mais suffisamment lumineuses pour attirer l’œil de l’enfant. Chaque image est pensée à hauteur d’enfant : simple à lire, mais remplie de petits détails qui invitent à inventer des histoires ». La nature et les animaux sont omniprésents : « Je mêle toujours animaux et nature ; c’est très doux, très mignon, en aquarelle (numérique sur Procreate) ». Et d’où puisez-vous votre inspiration ? « Mon fils Aïdan est ma plus grande source d’inspiration. C’est un petit garçon rêveur, avec l’imagination aussi débordante que celle de son papa ! (rires) ».

Du croquis à la couleur

Pour obtenir ce rendu chaleureux, Rémy utilise plusieurs techniques : d’abord le croquis au crayon, puis l’encrage : « La ligne est propre et bien définie : c’est l’héritage du tattoo ! (rires) ». Ensuite, les couleurs : « Je fais des aplats de couleurs en fond, puis je peins à l’aquarelle (numérique) pour les ombrages, la lumière, les superpositions légères, etc. ». Et pour la touche finale, il ajoute les petits détails qui font toute la différence : « Magie, particules lumineuses, runes, lueurs, étoiles, etc. Mais toujours au service de l’histoire ! » Rémy poste ses illustrations sur Instagram ; il les distribue également sous forme de carte postale dans trois boutiques tarbaises : l’Étal de l’Hexagone, la librairie Gribouille et la librairie Les beaux jours.

Papa Ours

Rémy, y a-t-il une illustration qui vous tienne particulièrement à cœur ? « Question très dure ! Peut-être celle en hommage à ma famille : un papa ours lisant une histoire à son renardeau, avec au-dessus un “grand-père” chat en “Patronus” (pour ceux qui auront la ref’ à Harry Potter). C’est tout ce que j’aime : transmission, chaleur du foyer, magie douce, rêve… Quand mon fils Aïdan s’y reconnaît, je sais que j’ai visé juste. » Au fait, d’où vient ce surnom, « Papa Ours » ? « Mes proches (ma femme notamment) me disent que j’ai un côté protecteur et tendre (un côté papa), et un côté râleur avec un caractère bien trempé, comme un ours ! (rires). “Papa Ours”, c’est l’idée d’une force douce : on veille, on raconte, on transmet… et on laisse beaucoup de place aux rêves. »

Au naturel

Prendre soin de l’imaginaire des plus jeunes est une nécessité, et ce n’est pas Rémy qui va nous contredire : « Je vois l’illustration comme un moyen de faire rêver et stimuler l’imaginaire des enfants, avant même de savoir lire (et après aussi, bien sûr). Les couleurs guident, les formes rassurent, et les animaux prêtent leurs visages pour montrer les émotions, la joie, la peur, la timidité, l’amour. L’enfant apprend à regarder, à raconter et à se raconter à travers un dessin ». Ainsi, il choisit les sujets de ses illustrations avec beaucoup d’attention : « Pour l’enfant, les animaux et la nature peuvent avoir un côté très rassurant : qui n’a pas envie de câliner son chat ou son chien comme un doudou ? Bon… le crocodile, un peu moins, on est d’accord ! (rires). La nature apaise et donne le goût de l’observation ».

Rêver et faire rêver

Rémy, quels sont vos projets pour le futur ? « J’aimerais énormément sortir un roman jeunesse (j’aime beaucoup écrire des histoires pour enfants), en faisant moi-même les illustrations à l’intérieur. J’aimerais aussi faire tout un mur rempli de mes illustrations dans des services pédiatriques hospitaliers, ou les centres pour enfants handicapés, autistes, etc. Et, surtout très simple : que mon fils continue d’être fier d’avoir un papa comme moi ! » Un dernier mot ? « Mon but n’est pas de marquer mon époque ni d’être particulièrement connu : je ne suis personne. Mais si j’arrive, par mes illustrations, à faire rêver les enfants et leurs parents, et surtout mon tout petit pote, alors c’est une victoire totale pour moi. » C’est bien vu ! Merci, Rémy !

Instagram : mythologia_tattoo_illustration

Rémy sera présent au salon Terro’Art les 27 et 28 septembre à Tarbes