Secours en montagne : Comment anticiper les risques

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Les activités sportives de montagne attirent de plus en plus de monde. En ce mois de -décembre, il est important de rappeler quelques règles fondamentales de prévention.

Les secouristes de montagne interviennent chaque année sur des centaines d’accidents. Le major Sébastien Abbadie, chef de la section montagne des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) Pyrénées, et le capitaine Thibaut Bucquet, commandant du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) des Hautes-Pyrénées, nous ont livré de précieux conseils pour aborder les pratiques sportives hivernales en toute sécurité.

Soif de liberté

Depuis quelques années, le nombre d’interventions des secouristes dans le département ne cesse de grimper. Cela s’explique par le fait que la montagne est de plus en plus fréquentée : « Après la pandémie, nous avons constaté un vrai besoin de liberté, une soif de découverte. Beaucoup de personnes se sont mises à pratiquer la randonnée de montagne, et certains sports comme le trail et le VTT de descente ont explosé ». Sachez qu’il est très déconseillé de sortir seul en montagne : « Si vous le faites quand même, il est important de laisser votre itinéraire à un proche et de s’y tenir, et prendre en considération que malgré les nombreuses zones blanches, il faut laisser des traces numériques : n’éteignez pas votre téléphone et ne le mettez pas en mode avion, cela permettra de vous localiser plus facilement en cas de besoin ».

Deux unités, une même mission

Dans le 65, le PGHM et la CRS de montagne assurent les mêmes missions de secourisme. Ils fonctionnent sur un système d’alternance : « Cela nous permet de faire des formations et des entraînements une semaine sur deux, et de se compléter en cas de besoin. On travaille avec le même hélicoptère, Choucas 65, qui est affecté à la section aérienne de la Gendarmerie de Tarbes ». Si vous souhaitez joindre les secours, un seul numéro : le 112 (attention : s’il n’y a pas de réseau du tout, le numéro ne passe pas). Il est également bon de connaître le 114, le numéro d’urgence pour malentendants qui fonctionne par SMS : « Lorsque le réseau téléphonique est très faible, les SMS passent plus facilement que les appels ». Bon à savoir.

L’importance de la préparation

Il faut garder une chose à l’esprit : la montagne ne s’aborde pas de la même manière en hiver qu’en été. Avec la neige et le froid, les itinéraires peuvent devenir piégeux : « Pour préparer sa sortie, il faut se renseigner sur l’itinéraire, consulter le bulletin météo, ainsi que le BERA (Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche) pour connaître les conditions d’enneigement. Si besoin, il faut se rapprocher des professionnels pour connaître les conditions du moment (guides, unités de secours en montagne…) ». Si vous préparez votre itinéraire avec des topos sur Internet, soyez vigilants : certains endroits ne sont pas accessibles en hiver. Autre conseil : pour aborder la montagne, il faut avoir une bonne condition physique. C’est particulièrement vrai pour les sports tels que le ski alpin, le VTT de descente ou l’alpinisme : « Ce sont des sports exigeants. Une bonne préparation physique permet de réduire les risques : il est important de se préparer en faisant de l’exercice, de la course, du renforcement musculaire. »

Le bon équipement

Une règle simple : dès qu’on sort des domaines skiables et des sentiers balisés, il faut impérativement être équipé d’un DVA (Détecteur de victimes d’avalanches), d’une pelle et d’une sonde. « Le DVA permet d’être localisé lorsqu’on est pris dans une avalanche, mais aussi de retrouver quelqu’un qui est enfoui sous la neige ». Sachez également que pour évoluer sur la glace ou la neige dure, il est indispensable d’avoir des crampons d’alpinisme, un casque et des piolets : « L’hiver dernier, on a observé des accidents avec des promeneurs ou des trailers qui avaient des chaînettes à la place des crampons : avec le dévers, ça ne tient pas, et on peut très facilement glisser ». Il faut également toujours avoir avec soi un « fond de sac » : couverture de survie, briquet, bougie, lampe frontale, trousse de secours, eau, nourriture. Enfin, pensez à emporter un téléphone chargé ; si vous utilisez votre smartphone pour vous orienter, il est bon de prendre une batterie externe.

Prudence = intelligence

La première règle de prudence consiste à reconnaître que la montagne est un environnement à risque ; la deuxième est de tout faire pour réduire au maximum ces risques : « Attention à ne pas partir trop tard : l’hiver, il est facile de se faire piéger par la tombée de la nuit. Prenez bien le temps de préparer votre itinéraire ; sans ça, vous pourriez vous perdre et vous retrouver coincé devant une barre rocheuses. Il faut savoir lire une carte IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) au 1/25 000, se localiser et évaluer la difficulté ». Il est également crucial d’être correctement chaussé : « Certaines blessures pourraient être évitées : on voit parfois des gens randonner avec des sandales, ou des chaussures qui ne sont pas du tout adaptées ». Dernier conseil : gardez en tête que les gourdes filtrantes ne doivent pas remplacer l’eau, car elles ne sont pas efficaces à 100 %. Sur ce, le Mag souhaite un excellent hiver à tous ses lecteurs, ainsi qu’à tous les secouristes qui veillent sans relâche sur les amoureux de la montagne ! Qu’ils en soient remerciés !

Pour déclencher les secours, faites le 112. Le 05 62 92 41 41 est le numéro unique du secours en montagne PGHM/CRS PYRENEES : il vous permet d’être mis en lien avec un secouriste en montagne de la CRS PYRENEES ou du PGHM qui pourra vous renseigner sur les itinéraires, les conditions en montagne, etc.