Il a failli être technicien. Le génie mécanique y a sans doute perdu mais le théâtre a gagné un comédien à l’esprit ouvert qui aime explorer le spectacle sous ses diverses formes. Né Marseillais avé l’accent, la Vallée du Louron l’a ensorcelé il y a plus de 20 ans. Et même s’il court la France, voire le monde entier pour ses multiples projets, Bigourdans et Béarnais ont toujours la primeur de ses nouvelles réalisations.
A 20 ans Bernard Monforte s’est essayé au théâtre sans trop y croire, menant de front, depuis ses débuts, les activités de comédien et assistant à la mise en scène d’Opéra. « J’ai fait plusieurs années de figuration à l’opéra de Marseille, parallèlement à mes cours au Centre de formation théâtrale du Théâtre de Lenche. Et rapidement j’ai assisté Charles Roubaud, metteur en scène d’opéras, sur les plus grandes scènes lyriques internationales, de Marseille à Vérone, en passant par Orange, San Francisco, Saint-Pétersbourg, Venise… C’est toujours une partie de mon activité aujourd’hui. »
Enquête policières interactives
« C’est la spécificité de la compagnie Il est une fois que je dirige depuis 1998. L’idée est née du jeu de plateau » Sherlock Holmes détective conseil » que je pratiquais avec deux comédiens à Marseille. Lors d’un voyage au Québec, j’ai découvert qu’il existait là-bas des pièces de théâtre policières interactives. J’ai rapporté le concept, d’abord à Marseille en 1990, où il existe toujours sous la forme de » Soirées crimes et cure-dents « , puis dans les Hautes-Pyrénées quand je m’y suis installé. On joue ce théâtre interactif dans toutes sortes de lieux publics ou privés, sur commande. Sur scène, de 1 à 15 personnages suivent un scénario qui ne mène qu’à une seule solution. Le public mène les investigations en interrogeant les personnages. Cette formede spectacle demande une grande complicité entre les comédiens, car le résultat est toujours inattendu.»
Une prédilection pour le répertoire de Pagnol
Que serait le théâtre sans ses grands classiques ? Depuis 2010, les compagnies Il est une fois et Le Théâtre du Gaucher, dont Bernard Monforte est le directeur artistique, ont choisi d’explorer en co-production l’univers de Marcel Pagnol. La pièce Naïs est la dernière étape d’un cycle débuté avec Marius (jouée 47 fois) et Fanny-César (jouée 28 fois). Présentée pour la toute première fois en résidence au Pari à Tarbes en 2016, Bernard Monforte y excelle dans le rôle de Toine, personnage haut en couleur pour lequel il retrouve avec une joie évidente son accent marseillais d’origine !