Pour notre première balade d’automne, nous sommes partis sur les hauteurs de Héas, à la recherche de la cabane de Camplong. On vous embarque ?
Que nos fidèles lecteurs se rassurent : notre genou va beaucoup mieux (cf. Bigorre Mag 327). Nous voilà parfaitement réparés, fin prêts à repartir sur les sentiers bigourdans pour votre plus grand bonheur. Solide, ce Mag !
Ce matin, il fait un petit 10 °C à Tarbes. C’est frisquet, mais c’est plutôt rafraîchissant ; par contre, quand on arrive sur le parking de Héas, il ne fait plus que 1 °C… Les nuages, humides comme une salle de bains sans fenêtre, nous entourent comme de la ouate. On enfile les manteaux, les capuches, et on s’engage sur les chemins. Tiens ! Voilà un troupeau de moutons qui descend vers la vallée : ils regagnent la bergerie après avoir passé l’été en colo dans les estives, pépères. Le sentier est parfaitement balisé ; il y a beaucoup de cailloux, donc on redouble de prudence : l’épisode du genou qui fait « crac » nous a servi de leçon.
La vue est superbe : cette balade se situe au sein du cirque de Troumouse, l’un de nos préférés. On suit les panneaux en direction de la cabane de Camplong. On voit pas mal de raisins d’ours, ces espèces de baies rouges aussi appelées « busseroles » dont raffolent nos amis plantigrades. Nous arrivons à la cabane, où nous attend un panorama à couper le souffle ; on voit notamment le Vignemale, ainsi que son glacier, à qui il ne reste vraisemblablement que quelques années à vivre. La cabane est ouverte ; c’est parfaitement propre, très bien entretenu, avec une cheminée et un espace pour dormir. On casse une petite croûte sous le ciel qui s’éclaircit. Au-dessus de nos têtes, des vautours essaient de mendier un morceau de sandwich, mais c’est hors de question. Ouste, charognards !
En descendant, nous passons devant la chapelle de Héas. La légende raconte qu’elle fut édifiée après que des bergers aient vu un couple de colombes voler dans le ciel : l’une s’est posée sur l’église de Pouey-Laün, et l’autre s’est posée ici, dans un coin de campagne. Pour les bergers, c’est un signe divin : il faut bâtir une chapelle à cet endroit précis. C’est ce qu’ils firent, et c’est ainsi que la chapelle de Héas vit le jour. Ils voulurent ensuite y poser une statue de la Vierge, mais comme ils n’en avaient pas, ils sont allés en voler une à La Pineta, en Aragon. Les Espagnols les ont vus ; ils les ont pistés dans la montagne, puis ils ont attendu qu’ils s’endorment pour récupérer leur Vierge. Quand les bergers se sont réveillés, la statue avait disparu, mais une source gisait à l’endroit où ils l’avaient posée ! Ils creusèrent au pied de la source, et devinez ce qu’ils trouvèrent ? Oui : une autre statue de la Vierge, qu’ils ramenèrent dans leur chapelle. Disons les termes : les légendes pyrénéennes sont parfois un peu bizarres sur les bords. C’est ainsi.