Christophe Cieslar est photographe professionnel spécialisé dans la photo nocturne. Dans son livre Pyrénight sorti en début d’année, il partage quelques-uns de ses meilleurs clichés.
Le Mag affectionne particulièrement interviewer des photographes. Pourquoi ? Tout simplement parce que pour une fois, les rôles s’inversent : c’est à nous de leur tirer le portrait !
La discipline de Christophe se nomme « Nightscape » : c’est l’art de capturer la beauté du ciel nocturne et des paysages éclairés par les étoiles. Il a attrapé le virus de la photo en 2014 : « Un copain avait photographié Biarritz de nuit, et j’avais trouvé sa photo fantastique. Je lui ai acheté son appareil, il m’a expliqué comment il avait fait cette photo, et tout a commencé comme ça ». Ce qui le motive : montrer la beauté nocturne de nos montagnes : « Certains ne sortent pas la nuit, ils ne savent pas la chance qu’on a, dans les Pyrénées, d’avoir un ciel étoilé aussi beau. Ça me motive à leur faire découvrir ces merveilles ».
Pyrénight est un livre unique : « C’est le premier et le seul livre entièrement dédié à la photo nocturne des Pyrénées », affirme Christophe. Quels ont été les plus gros défis ? « La pollution lumineuse. Heureusement, beaucoup de communes éteignent à présent les éclairages publics ». Ce phénomène est plus important qu’on ne pourrait le penser : « Quand on est au Pic du Midi et qu’on regarde vers le nord, on voit toutes les lumières de la plaine : Tarbes, Bagnères, Lannemezan, Toulouse, Agen… Quand on se tourne vers le sud, on pourrait croire qu’il n’y a que les Pyrénées, mais en réalité on voit de gros halos lumineux qui correspondent aux grandes villes espagnoles : Barcelone, Saragosse, Huesca… ».
Christophe participe à de nombreux salons et a déjà reçu plusieurs distinctions. Les clichés qui figurent dans Pyrénight ont été soigneusement sélectionnés : « Je les ai choisis en fonction de ce que j’ai ressenti quand je les ai pris », explique-t-il. Dernière question : en tant qu’artiste, de quel œil voyez-vous l’arrivée de l’IA dans le monde de l’art ? « Je n’ai rien contre, tant que les gens ne s’en cachent pas ; en ce qui me concerne, j’affiche un panneau “Aucune utilisation de l’IA” dans toutes mes expos. Certaines personnes génèrent les mêmes photos que nous, mais sans sortir de chez eux… Pour moi, ça va être la mort de la photographie ». Pas de panique : l’IA est encore loin de pouvoir produire des photos comme celles de Pyrénight, tout simplement parce que ces photos racontent une histoire et retracent un processus. Avant que les logarithmes aient une âme, on a encore quelques années devant nous !
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