Depuis quelques mois, le champion de bodybuilding lourdais Christophe Dapierre enchaîne les victoires à très haut niveau. Le Mag a voulu en savoir plus : qu’est-ce qui se cache derrière cette montagne de muscles ? Interview !
Après avoir remporté le GP des Pyrénées, Christophe a intégré le circuit professionnel et a été sacré champion du monde en juin dernier. Actuellement, il prépare le concours de Mr Univers. Après ça, il ne lui restera plus qu’une seule épreuve pour être au top du top : remporter un bras de fer contre la rédaction du Mag !
Christophe, 39 ans, a découvert le culturisme à l’âge de 20 ans. En 2015, il obtient un titre de champion de France, puis fait ses premiers pas en championnats du monde. Les aléas de la vie l’ont conduit à stopper la compétition pendant neuf ans ; il y a deux ans, il fait un retour en force : il reprend la compétition, gagne le GP des Pyrénées (l’équivalent des championnats de France) en mai dernier, puis remporte les championnats du monde en juin. Rien que ça ! Aujourd’hui, Christophe possède sa propre salle de sport à Lourdes, « Kris One », où il est également coach : « Je coache six personnes : je préfère faire de la qualité plutôt que de la quantité ». Et pour cause : le coaching demande une attention toute particulière. « Aujourd’hui, certains se servent de ChatGPT pour leurs diètes et leurs entraînements… Ça devient n’importe quoi ! (rires) »
Cet été à Tarbes, les forces de l’ordre ont saisi une importante quantité de stéroïdes dans le milieu du fitness et des salles de sport. Christophe, quelle est votre réaction, en tant que sportif ? « Je pense qu’il faudrait faire beaucoup plus de prévention : avec Internet, les jeunes ont un accès très facile à tous ces produits et ils s’injectent des trucs sans savoir ce qu’il y a dedans. C’est de l’inconscience. Aujourd’hui, quand on parle de muscu avec un jeune, il ne parle pas de sueur ou de diète, il parle direct “seringue” et “Amazon” ». Triste constat…
Pour Christophe, le culturisme (alias le « bodybuilding », ou encore le « body ») est beaucoup plus qu’un sport : « C’est un mode de vie. On mange body, on dort body… C’est quelque chose qui est ancré ». Les athlètes sont jugés selon des critères esthétiques : « Les juges regardent la symétrie, la sèche, la vascularité, le volume musculaire. Il faut avoir un physique le plus “écorché” possible ». Ah ? Que signifie un physique « écorché » ? « On veut le plus de fibres possible, être le plus sec possible, la peau collée au muscle ». En période de sèche, les régimes sont drastiques : le but est d’éliminer le gras pour faire ressortir les muscles. Christophe compare volontiers la préparation à une quête : « C’est un parcours initiatique. On est poussé dans nos retranchements, seuls face à nous-mêmes. » Lorsque le Lourdais a décroché son titre mondial, ses enfants étaient là pour l’applaudir : « Quand on fait du sport à haut niveau, il est très important d’être soutenu par ses proches. Mes enfants ont vu que le travail finit toujours par payer ». Christophe, le Mag vous souhaite bonne route ; nous, on va continuer à s’entraîner un peu pour le bras de fer, et dès qu’on est chaud, on vous rappelle !