Franz Schrader : L’homme des paysages

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À l’occasion de l’exposition « Franz Schrader, la montagne sublimée » à découvrir en ce moment à Lourdes, le Mag retrace pour vous la vie et l’œuvre de ce personnage hors norme.

Quand un homme parvient à allier l’art et la science, le concret et l’intangible, la recherche et l’inspiration, la géographie et la poésie, le Mag est forcément sur le coup. Enquête.

L’homme polyvalent

L’exposition, visible au Château-Fort – Musée pyrénéen de Lourdes jusqu’en mai 2026, propose de découvrir des cartes, des dessins, des aquarelles, et même des instruments de Schrader. Cet homme était pour le moins polyvalent : il était à la fois pyrénéiste, géographe, cartographe, alpiniste et peintre. Tombé littéralement amoureux des Pyrénées en 1866 à l’âge de 22 ans (il est originaire de Bordeaux), il a consacré sa vie à les étudier, les contempler, les peindre, les mesurer, les magnifier… à les aimer ! C’était un autodidacte, un infatigable passionné qui est allé jusqu’à inventer des instruments pour améliorer la qualité et la précision des cartes, toujours dans le but de partager ses connaissances avec le plus grand nombre.

Naissance de l’orographe

Dès le jour où il découvre les Pyrénées, Schrader ne s’arrête plus : il les parcourt de long en large, inlassablement, il se renseigne, lit les ouvrages de ses prédécesseurs. À force de vadrouiller, il remarque que certains endroits ne sont mentionnés sur aucune carte : qu’à cela ne tienne, il va le faire lui-même ! Pour ça, il invente un petit instrument qu’il nomme l’orographe : cet appareil ingénieux permet d’obtenir un graphique circulaire de la zone observée, très pratique pour la cartographie. Schrader commence à produire des cartes, dont la première fut celle du massif du Mont-Perdu en 1874. Il a, par la suite, publié de nombreux articles, des atlas, des guides, et même des manuels de géographie. Trop balèze.

Science poétique

L’une de ses particularités, c’est qu’il était autant scientifique qu’artiste : il dessinait, peignait, produisait des aquarelles. Ses œuvres, riches, précises, minutieuses, poétiques, laissent entrevoir les passerelles qu’il créait entre ses travaux scientifiques et ses inspirations artistiques. L’amour qu’il portait aux Pyrénées liait son art et ses études dans un univers cohérent ; c’est ce que l’exposition lourdaise propose de découvrir. Schrader a également développé des pensées philosophiques, notamment sur l’enlaidissement des agglomérations. Il fut l’un des précurseurs de la pensée écologique ; inquiet de l’industrialisation massive qui gagnait les montagnes, il eut cette phrase superbe : « Gâter un lieu admirable, parce qu’il est admirable ; prendre prétexte de la beauté pour la détruire, n’est-ce pas un péché véritable contre ce qu’il y a de plus élevé dans l’humanité »… Soulignons qu’un pic de la province de Huesca porte son nom, le pic Schrader (3176 m). Pour en savoir plus, direction l’expo !

 

Jusqu’au 3 mai 2026 – 25 rue du Fort à Lourdes