Sculpté par Jean-Claude Sanna, L’Aigle de la Paix trône depuis mai dernier sur les hauteurs du Château-Fort de Lourdes. Cette œuvre singulière s’inspire d’une vieille légende lourdaise. Le Mag mène enquête.
La sculpture, réalisée en fer de récupération, représente un aigle qui tient en son bec une truite. D’où vient cette légende ? Pourquoi symbolise-t-elle un message de paix ? On vous explique.
Quand l’empereur reçoit la truite, il est bluffé : si les Maures peuvent se permettre de lui donner ce poisson, c’est qu’ils sont loin d’être à court de réserves. Finalement, il se dit que le siège ne sert à rien et il décide de jeter l’éponge : il s’en va. « Je pense que l’aigle a incarné la paix à ce moment-là, nous a expliqué Jean-Claude Sanna. Il a volé avec une truite pour montrer à Charlemagne qu’il y avait encore de la nourriture à l’intérieur des murs, et qu’il y avait encore de l’eau. L’eau, c’est aussi la vie et la paix ». Inspiré par cette légende, Jean-Claude avait sculpté cette œuvre pour un concours ; finalement, il l’a généreusement donnée à la ville de Lourdes. La cité mariale a fait honneur à l’Aigle de la Paix : elle l’a installé sur l’esplanade des Chevaliers, en plein cœur du Château-Fort.
L’œuvre a été réalisée en fer recyclé : « Cet aigle est une force silencieuse forgée dans le fer de récupération. J’ai voulu rendre vivante cette matière humble, parfois blessée ». Jean-Claude est autodidacte. Il a développé sa sensibilité artistique à la suite d’une rencontre avec le Dalaï-Lama : « J’ai pu le rencontrer quand il est venu à Lourdes en 1993, et juste après, je suis parti voyager en Inde et au Népal. Je dormais chez l’habitant, j’ai fait pas mal de rencontres ; au lieu de prendre des photos, je me suis mis à dessiner, et une fois rentré en France j’ai commencé à sculpter et à peindre ». Thierry Lavit, maire de Lourdes, a chaleureusement remercié l’artiste lors de l’inauguration de la statue le 6 mai dernier. Une œuvre dédiée à la paix, c’est toujours un bonheur partagé : merci, Jean-Claude !