La randonnée qui mène au lac d’Estom fait partie des grands classiques des Pyrénées. Au programme d’aujourd’hui : paysages grandioses, cascades splendides, isard paisible… et pluie à volonté.
Ce matin, le ciel est gris, les nuages sont tristes, mais la météo nous a fait une promesse : il ne pleuvra pas. Et si c’est la météo qui le dit, c’est que c’est vrai. Non ?
Une fois arrivés à Cauteret, nous prenons la direction de La Fruitière où nous laissons notre fidèle destrier motorisé. Le ciel est de plus en plus noir… Allez ! Nous commençons par longer le torrent, que nous traversons à plusieurs reprises. Le chemin est plutôt caillouteux, ce qui nous donne l’occasion de rappeler à tous nos amis randonneurs à quel point il est important d’être correctement chaussé. Ce n’est pas qu’une histoire de confort : une bonne paire de chaussures évite les blessures et réduit les risques de chutes et de glissades. Les Turcs ont un proverbe approprié : « Si ma chaussure est étroite, que m’importe que le monde soit vaste ? ». Bien vu !
Ah ! Le soleil se lève enfin ! La météo avait donc vu juste ! Nous arrivons à la cabane de Pouey-Caut, un drôle d’abri en forme de tonneau. Est-ce la maison d’un Diogène des Pyrénées ? Non : c’est un abri spartiate avec une petite cheminée pour faire chauffer la soupe. Un peu plus loin, attention à la croisée des chemins : à gauche, on part vers le Col des Culaus, à droite on va vers le lac d’Estom. Pas de panique : tout est fléché. Soudain, sur notre droite, de l’autre côté du torrent, nous l’apercevons : un isard nous regarde en haussant les sourcils. Il est tranquille, il se fait un petit festin d’herbes fraîches agrémentées de quelques fleurs de montagne. Il se sait protégé par le torrent, donc il n’a pas peur de nous et nous surveille d’un œil distrait. On lui dit bonjour de loin, puis on le laisse à son gueuleton végétal : un repas, ça ne s’interrompt pas.
Nous arrivons au lac lorsque d’un coup, le ciel se déchire. Des trombes d’eau s’abattent sur nous. Aïe ! Heureusement, le refuge est tout prêt. Zut ! Il est fermé ! Ah ! Il y a une cabane en tôle à quelques mètres de là ! On entre : ouf ! Enfin à l’abri ! Dans un vacarme assourdissant, la pluie frappe le toit en tôle comme si elle voulait lui faire des bosses. On est trempés jusqu’aux os, transis de froid, un vent de tous les diables souffle à faire trembler les murs… Ah, on n’en mène pas large ! Merci, la météo d’Internet ! On mange un peu, on attend l’éclaircie, puis on rentre en grommelant. Marrant, comme un petit paradis peut se transformer en redoutable enfer en un rien de temps… On n’a même pas pu profiter des cascades… Prévoyez 5 h de marche de niveau moyen : 11,7 km pour 440 m de dénivelé. Prévoyez également de consulter un site météo fiable ; nous, on a changé de crèmerie !