Saviez-vous, lecteurs, que plusieurs dizaines de mines sont creusées dans le caillou de nos chères Pyrénées ? Le Mag est allé visiter une ancienne exploitation minière, histoire de se revigorer à l’air pur des montagnes tout en révisant une page importante de l’histoire de la Bigorre. Reportage.
Ami randonneur du dimanche, attention : cette balade est plutôt exigeante. Certes, ce n’est pas l’ascension de l’Everest, on est d’accord, mais sur certaines parties, ça grimpe sévère. Il vous faudra répondre d’une condition physique irréprochable avant d’envisager la montée.
Départ de Tarbes, puis Lourdes, Argelès-Gazost, Saint-Savin, on se gare à Uz, et c’est parti pour près d’une heure et demie de marche. Première étape, les bâtiments industriels qui servaient à purifier les minerais : c’est la « laverie ». Les machineries rouillées, toujours présentes, témoignent d’un temps révolu où les lieux, aujourd’hui rendus à la nature, grouillaient d’activité humaine. Puis l’on est monté jusqu’aux mines, véritables trous de gruyère creusés par la main de l’homme dans le roc de la montagne. Visions poétiques de vieilles machines abandonnées, de rails couverts de rouille, de câbles en fer avalés par les troncs des arbres qui ont repris leurs droits… Nous sous sommes aventurés dans les mines jusqu’à une distance raisonnable, mais nous n’étions pas suffisamment équipés pour y pénétrer plus profondément. Rassurez-vous, votre curiosité va pouvoir quand même être rassasiée : il existe un excellent reportage sur l’exploration de cette mine, et il est disponible gratuitement sur Youtube.
Cette vidéo, qui a pour titre Trou de mémoire – exploration industrielle, offre de superbes images sur les décors incroyables que recèle la mine de Pierreffite. Ce sont de véritables scènes de science-fiction : des pièces immenses avec des hauteurs de « plafond » vertigineuses, des lacs intérieurs à l’eau extra pure, des images d’outillages abandonnés et rongés par le temps, comme ce wagonnet, immobilisé par la rouille, fabriqué à Bagnères-de-Bigorre dans la première moitié du vingtième siècle… De tout temps, les hommes ont creusé des mines dans les Pyrénées : du petit paysan au gros industriel, tous ont su exploiter les lieux pour en extraire principalement plomb et zinc, plus rarement argent et magnétite. La mine de Pierrefitte, qui a employé jusqu’à 400 personnes, a définitivement fermé ses portes en 1969. En plus d’offrir des images impressionnantes, Trou de mémoire est une véritable… mine. D’informations.
Allez, le temps passe, et on a encore plus d’une heure de marche pour rejoindre Uz. Lecteurs, cette randonnée est très agréable et instructive, mais n’oubliez pas : si vous souhaitez vous aventurer jusqu’à là-bas, prudence !