

À l’occasion de la sortie prochaine du nouveau tome des Torches d’Arkylon, nous sommes allés papoter avec l’auteur de ce manga 100 % made in Bigorre.
Ah ! La bande dessinée, le manga, les sagas, les héros, les quêtes épiques, les missions initiatiques… Le Mag nage dans ces univers comme un poisson dans l’Adour. Ça tombe bien : aujourd’hui nous avons rendez-vous avec Michaël Almodovar.
Ce qui nous fascine dans le travail de Mickaël, c’est cette capacité à créer des univers entiers : ses œuvres sont reliées dans une dimension où tout se tient, où les personnages, aux personnalités bien affirmées, évoluent à travers les épreuves qu’ils rencontrent. La série Les Torches d’Arkylon est une histoire découpée en 3 actes, et chaque acte se décompose en 5 tomes. Le tome qui va sortir prochainement est le cinquième et dernier tome du 1er acte. Ce n’est pas tout : il y a des œuvres annexes qui se rattachent à cet univers, comme des préquels, des séries parallèles, et même une histoire dans l’histoire.
Né à Bagnères-de-Bigorre, Michaël est un enfant des années 80 : « J’ai grandi devant le Club Dorothée avec Les Chevaliers du Zodiaque, Ken le Survivant, Nicky Larson… ». Enfant, il était passionné de BD : « Ma première BD, c’était L’enfant des Étoiles de Jean Van Hamme : je l’ai lue à 7 ans, et quand je l’ai refermée, je savais que je voulais faire de la BD ». Au début, il cherche son style : « Quand j’ai commencé à dessiner, j’étais en grand écart entre Gotlib, Thorgal et Dragon Ball Z ». Le scénario des Torches, Michaël l’a écrit il y a plus de vingt ans : « Quand il y a eu le renouveau du manga au début des années 2000 avec l’explosion de Naruto, ça m’a donné l’idée de basculer cette histoire sous la forme d’un manga. J’ai essayé, et j’ai vu que ça fonctionnait mieux comme ça au niveau de la structure, du format, du nombre de pages… tout correspondait ».
Les Torches d’Arkylon plonge le lecteur dans un mélange de « french touch » et de manga : « L’idée était de créer une ambiance entre Astérix et Kaamelott au niveau de l’humour et des dialogues, et un dynamisme entre Naruto et Dragon Ball. Il y a de grosses vannes qui tachent, des engueulades, un côté très “gouailleux” ; par exemple, il y a un personnage inspiré de Belmondo ». Autre particularité, Michaël a réussi le tour de force de créer une mise en abîme dans son récit : il a intégré une histoire dans l’histoire. En réalité, « Les Torches d’Arkylon » est une histoire qu’une maman raconte à son fils qui est dans le coma à l’hôpital : « J’avais deux scénarios différents : une histoire plutôt classique, et une autre plus fantastique, plus critique de la société, plus initiatique. J’ai réussi à les relier par une situation, celle de cet enfant dans le coma, qui n’est d’ailleurs pas le seul : à partir du Tome 2, on apprend que tous les enfants sont dans le coma ». Une fois les Torches terminées, Michaël s’attaquera à cette autre série : « Elle sera plus courte (4 ou 5 volumes), et elle se déroulera une quinzaine d’années après l’histoire des Torches ».
À 45 ans, Michaël n’est pas seulement auteur : il est aussi prof de narration graphique (l’art de raconter des histoires en images), et fait également des interventions scolaires, des ateliers, des expos… Comment fait-il pour être si productif ? « J’ai optimisé ma méthodologie de travail : je travaille extrêmement vite, ce qui me permet de produire entre 6 et 8 pages par jour ». Cette discipline vient peut-être de sa première carrière : il a fait du Taekwondo à très haut niveau. Au fait, d’où vient l’expression « Ça va camphrer ! », qu’on rencontre dans les Torches ? « Mon grand-père disait ça tout le temps quand on était petits : “Ça va camphrer !” (rires). Pour donner un cri de guerre à mon héros, j’ai trouvé qu’il n’y avait rien de plus efficace ». Comme on peut le voir sur les réseaux sociaux, les lecteurs des Torches utilisent souvent cette expression entre eux : « C’est devenu notre petit slogan pour se rassembler ».
Pour financer la parution du Tome 5, une campagne Ulule est ouverte sur le Web. Elle sera clôturée le 16 novembre : il vous reste encore quelques jours pour rejoindre la joyeuse guilde des lecteurs qui soutiennent Michaël dans ses projets ambitieux. D’autant plus que de nombreuses contreparties sont prévues pour les donateurs, avec également un système de paliers à débloquer. Le Mag vous recommande d’aller regarder tout ça de près sur Ulule : vous aurez ainsi l’occasion de découvrir, si ce n’est déjà fait, le travail de Michaël en lisant les premiers chapitres du Tome 5. Amis lecteurs, gardez un œil ouvert, parce que ça risque fort de camphrer… Longue vie aux Torches !
www.ark-editions.com – Ulule : Torches d’Arkylon
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