Françoise Cambianica : Tout en délicatesse

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VIGNETTE 02 P8 324 FRANCOISE

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L’aquarelle est une peinture très douce, tout en nuances et transparences. Rencontre avec Françoise Cambianica, aquarelliste à Barbazan-Debat.

 

C’est à l’occasion de sa récente exposition partagée avec le sculpteur Jean-Jacke Lorinet à l’Office du Tourisme de Tarbes que nous avons découvert les œuvres de cette artiste bigourdane. Amis lecteurs, vous savez comment est le Mag : quand on découvre quelque chose qui nous plaît, on ne peut pas s’empêcher de le partager avec vous !

 

Le déclic

Françoise est née à Tarbes : « Je n’ai jamais quitté le département, nous a-t-elle expliqué, que ce soit pour les études ou la vie professionnelle ». Comment est venue la passion de l’aquarelle ? « Tout a commencé il y a une trentaine d’années. Mon mari avait une tante qui était professeur de dessin d’art à Paris ; quand elle est décédée, il a hérité de très nombreuses aquarelles. Pendant tout un hiver, je me suis régalée à les feuilleter, et j’ai eu comme un déclic : j’ai commencé à m’exercer, à recopier des modèles, puis j’ai pris des cours en candidat libre à l’École des Arts de Tarbes pendant trois ans ». Françoise a ensuite travaillé ses techniques en autodidacte, tout en se perfectionnant à l’occasion de stages ponctuels.

 

Peindre au soleil

Ses œuvres s’inspirent principalement de la nature locale : « J’ai fait beaucoup de randonnées dans les Pyrénées. J’emportais mon carnet, j’aimais bien peindre en montagne pour m’imprégner de l’ambiance, de l’atmosphère ». C’est une manière d’être en symbiose avec le lieu : « Quand il fait chaud, la peinture sèche plus vite ; il peut y avoir du vent, la lumière change au fur et à mesure… » Françoise a participé à de nombreux concours de rue : « J’en ai fait beaucoup dans le Béarn, et quelques fois à Tarbes ; c’est pendant l’un de ces concours que j’ai peint la halle Marcadieu et la Fontaine des Quatre Vallées ».

 

 Souvenirs enfouis

La peinture est comme une madeleine de Proust : elle a le pouvoir de nous transporter dans le temps, dans des recoins reculés de notre mémoire. L’aquarelle, avec son côté fragile et évanescent, se prête particulièrement bien aux souvenirs dérobés. Lorsqu’on observe les peintures de Françoise représentant des lieux que l’on connaît ou que l’on a connu (comme le Jardin Massey ou la halle Marcadieu), des souvenirs étonnants refont surface. Ce sentiment de douce nostalgie est également partagé par l’artiste : « Des souvenirs d’enfance m’ont conduite à peindre certaines vues de Tarbes. Par exemple, ma grand-mère m’emmenait au Jardin Massey quand j’étais enfant ; j’allais aussi avec elle au marché de Marcadieu le jeudi, quand je n’avais pas classe. Au retour de l’école, je m’arrêtais sur le pont de l’Adour, devant le parapet où il y a des indications sur les sommets pyrénéens ». Des années plus tard, elle a revisité tous ces lieux en peinture.

 

 L’harmonie des choses

Françoise est également musicienne : elle fait partie de l’Ensemble instrumental de Tarbes depuis 40 ans en tant que violoniste, et chante également dans le chœur de Tarbes. Elle écrit aussi des poésies dont les vers se mêlent étonnamment bien aux traits de ses aquarelles : « J’écris pour le plaisir, souvent à partir d’un souvenir, par exemple quand je m’amusais à marcher sur les feuilles mortes en allant à l’école ». Avez-vous des poètes préférés ? « Je suis plutôt de l’école Lamartine, avec ce côté romantique. Tout est lié : la musique, la poésie, la peinture. Dans le chant, on parle de “couleurs des sons” ; dans la peinture, on parle d’“harmonie des couleurs”, et on me dit souvent que mes aquarelles sont “poétiques”. Il y a, d’ailleurs, toujours un fond musical quand je peins ».

 

Méditations poétiques

Les roses occupent une place de choix dans l’inspiration de Françoise : « Je ne sais pas pourquoi je les aime tant, sûrement à cause de ce côté doux, éphémère, qui évoque un peu le passé… » Avez-vous un conseil à donner à ceux qui souhaitent se lancer dans l’aquarelle ? « Le secret, comme dans tout, est le travail. On ne réussit pas systématiquement ; en plus, on ne peut pas revenir dessus : l’aquarelle, quand c’est raté, c’est raté. Suivre des cours est une bonne chose, il faut toutefois essayer de s’en affranchir par la suite pour trouver une manière plus personnelle de peindre ». La pratique artistique peut parfois s’apparenter à de la méditation : « Quand je suis sur une aquarelle, je suis dans un moment de détente, d’évasion : plus rien n’existe à part la peinture, même les douleurs physiques disparaissent. C’est la même chose pour la musique quand je travaille un chant : il n’y a plus que ça qui compte ». Légèreté, douceur, délicatesse… Le Mag a beaucoup aimé ces œuvres. Merci, Françoise !