Cette quinzaine, le Mag part en balade du côté de Sers. Il paraît qu’un merveilleux éventail de couleurs automnales nous y attend : allons voir ça !
Plus les températures chutent, plus nos réveils sont bruyants : les os craquent, les articulations grincent, les muscles couinent, les ligaments claquent, les nerfs crissent… À qui la faute ? L’âge ? Non, la sédentarité ! Passer toutes ses journées le nez devant l’ordi, ça se paye ! Réagissons : prenons un sac à dos, un peu d’eau, un chapeau, des chaussures de rando, et… let’s go.
Pas une seconde à perdre : on part vers Luz, on traverse Sers, on se gare, et bam ! c’est parti. À nous deux, sédentarité ! Direction : la cabane d’Arbeousse. Le Mag adore ces noms de cabanes, de lieux-dits, de coins perdus au fond des Pyrénées : ils sont pleins de charme, de promesses et de poésie. Après une heure et demie de marche, nous voici à la fameuse cabane ; comme toutes les cahutes de berger, elle est ouverte à tous (priorité aux pasteurs !), et permet de s’abriter ou de passer la nuit au sec. Dans celle-ci, on a trouvé une petite cheminée, un lit, et même du sel, de la moutarde, et quelques boîtes de conserve. Sympa.
En montant, on aperçoit un troupeau de moutons, mais il est trop loin pour taper la discute. Tant pis. Par contre, on croise énormément de sauterelles : que se passe-t-il ? Serait-ce la version bigourdane de la huitième plaie d’Égypte, lorsque des nuées de sauterelles ont saccagé les récoltes et plongé la région dans le chaos alimentaire ? Calme-toi, rédacteur du Mag : en l’absence de prédateurs et après une période sèche, ces insectes sauteurs peuvent connaître des pics de population. Tout va bien. Une fois au col de Coume de Port (oui, c’est un drôle de nom), satisfaction : la vue splendide nous offre cinquante nuances d’oranges, et quelques colchiques magiques apportent une touche de violet magnifique. Féerique !
En redescendant, on a croisé énormément de champignons. Toujours la même histoire : vu qu’on est incapable de distinguer un cèpe d’une amanite phalloïde, on a préféré les laisser tranquilles. Et puis nous étions sur nos gardes : comme des vautours rôdaient autour de nous, nous avons suspecté un piège manigancé par la montagne en personne. Imaginez : de jolis champis tout mimi vous sourient, vous êtes séduit, vous les goûtez, vous êtes pris de malaise, vous tombez dans les vapes, et les vautours n’ont plus qu’à venir vous manger tranquillement. Mmh… Visiblement, il est temps pour nous d’arrêter les films d’horreur ! Quoi qu’il en soit, lorsque nous avons trouvé des myrtilles (sûrement les dernières de l’année) à la fin de la rando, on s’est posé beaucoup moins de questions avant de les croquer. Elles étaient délicieuses, parfumées et bien sucrées : la montagne n’a pas essayé de nous empoisonner. Ouf ! On reviendra !