Exposition : L’art de se relier au monde !

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A l’heure où l’on se demande comment sauver la planète et la nature, il se pourrait que l’on passe encore à côté d’une question essentielle : la planète, la nature, pourquoi on les sauve ? Est-ce pour s’assurer, simplement, qu’elles restent viables pour nous ? Ne serait-il pas temps, plutôt, de conclure avec elles une Profonde Alliance ?

Avouons pour commencer que l’on n’a pas vu l’exposition complètement « en place » : les impératifs d’impression nous ont contraint à y faire notre visite quelques jours avant le vernissage, et à ne pas voir la totalité des œuvres qui y sont présentées. L’accompagnement de la directrice du Centre d’Art du Parvis, Magali Gentet, nous aura toutefois été, dans cette perspective et comme elle l’est dans des circonstances plus habituelles, d’un grand secours.

Changement de paradigme

La Profonde Alliance est une exposition collective, réunissant le travail de huit artistes et collectifs d’artistes, dont, signalons-le tout de suite, celui d’une plasticienne formée à l’École des Beaux-Arts de Tarbes (Virginie Cavalier). Explorant, entre autres paradigmes, l’animisme et le chamanisme comme modalités d’être-au-monde, l’ambition de l’exposition est clairement de réinterroger notre rapport à l’animé et à l’inanimé. Et, bien entendu, de conduire le visiteur à, lui aussi, s’interroger.

Totems et transe

Ainsi, l’on découvre dans la Profonde Alliance des œuvres ayant une aura quasiment totémique, au point que l’on peut se demander si elles n’appartiennent pas au domaine de l’ethnographie. Les sculptures de Benoît Huot ne jureraient pas au Quai Branly ! De tous les artistes exposés, certains ont déjà par ailleurs fait l’expérience de la transe dans des contextes rituéliques, et l’on imagine que c’est le cas de Romain Bernini, dont on aurait du mal à comprendre le tempérament profondément habité de ses peintures sans cela…

Quid du merveilleux ?

Sur un mur, on découvre une inscription : « On m’a dit que le merveilleux était révolu ». Plus que d’une irrévocable assertion, il convient peut-être d’entendre, dans cette phrase proposée par Mehdi-Georges Lalhou, une piste à creuser. Réenchanter notre rapport au monde, est-ce une manière de réinvestir le lien qui nous unit à ce qui n’est pas nous ? Si la question reste ouverte, la réponse, elle, devra, d’une manière ou d’une autre, venir. A la manière des flèches de la sculpture mobile de Virginie Cavalier, quelque chose nous menace : et il ne serait pas si fou de penser qu’en réalité, ce quelque chose, c’est peut-être l’enchantement trop rapidement dissipé…

Exposition La Profonde Alliance
Jusqu’au 15 janv. 2022
Centre d’art du Parvis, au Méridien d’Ibos
www.parvis.net