Lucie Louit : Jeanne d’Arc envoyée spéciale !

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Ph entete Lucie Louit P8 01

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Il faut rendre à César ce qui est à César : si l’on a été mis au courant de l’existence d’une nouvelle gazette au Lycée Jeanne d’Arc, c’est grâce à la Nouvelle République et à la Dépêche, qui ont publié, il y a quelques temps, un article sur le sujet… La curiosité piquée au vif, le souvenir ému d’avoir nous-même coopéré à quelques publications dans nos années lycée, nous ont décidé à prendre contact avec la jeune rédactrice en chef du Journal de Jeanne d’Arc (JJDA) : Lucie Louit.

Elle est en première, elle n’a que 16 ans, mais elle est déjà à la tête d’une équipe de 12 rédacteurs dont on peut dire sans exagérer qu’elle est prolifique (!) : le JJDA, c’est un numéro mensuel publié depuis décembre dernier, comptant généralement une quinzaine de pages format A4. Ce n’est pas rien ! Les études, à Jeanne d’Arc comme partout ailleurs, cela prend du temps et de l’énergie ; il est heureux de constater que de courageux jeunes gens, à Tarbes, en aient manifestement encore beaucoup à consacrer à une initiative profitable au collectif.

Format papier

Parce que le projet du JJDA, comme nous l’a confirmé Lucie Louit, c’est qu’il puisse s’adresser au plus grand nombre : « Dès le départ, on voulait monter un journal qui puisse profiter à tous, collégiens, lycéens, et même professeurs ! Tous les mois, on le distribue le lundi à 10 heures, et on voit les profs arriver avec en cours, le poser sur le coin de leur bureau. Dans la cour, on est aussi beaucoup lu, il y en a qui s’amusent avec l’horoscope. C’est sympa, et on a l’impression que c’est quelque chose qui nous lie…» Il faut reconnaître que, pour une génération dont on dit souvent qu’elle ne parvient plus à décrocher de son smartphone, le format papier semble encore plaire : le premier numéro du JJDA avait été tiré à 100 exemplaires, on s’est rapidement rendu compte qu’il fallait au moins doubler le tirage. Aujourd’hui, c’est 250 exemplaires qui sont distribués, chaque mois, dans l’enceinte de l’Institut Jeanne d’Arc.

Un journal soutenu

Évidemment, au Mag, on a voulu savoir comment tout cela fonctionnait, et on a posé mille questions. Le rôle des adultes dans tout cela ? L’organisation du travail ? La ligne éditoriale ? Parce qu’un lycée, c’est naturellement un endroit où l’on doit se sentir libre de s’exprimer, mais où il y a des règles à respecter. « Le JJDA, c’est une initiative qui a été prise un peu après l’organisation d’un Bureau des Lycéens à Jeanne d’Arc. L’objectif du Bureau des Lycéens, c’était de se dire que nous, élèves, on avait un rôle à jouer dans la vie du lycée. Alors, oui, on est autonomes, mais les professeurs nous aident et sont là aussi pour nous dire que certaines choses ne sont pas forcément réalisables. Le journal, c’est nous qui le faisons, M. Gil [ndlr : le chef d’établissement] le relit et organise l’impression de tous les exemplaires. Nous sommes très soutenus…» précise Lucie.

JJDA, as-tu du cœur ?

Si l’initiative est effectivement très soutenue côté équipes enseignantes, on a déjà commencé à le dire plus haut mais on insiste : elle l’est aussi, selon toute vraisemblance, par la majorité des élèves de l’Institut Jeanne d’Arc. Dans son numéro de février, le JJDA publie un dossier spécial Saint-Valentin, et trouve le chemin du cœur de ses lecteurs. En page 9, la rédac’ a l’excellente idée d’insérer une lettre d’amour à compléter pour signifier son béguin à un.e autre élève, lettre que le JJDA se chargera de remettre à l’interessé.e : on comptera près de 180 courriers postés à la veille de la fête des amoureux. Un sacré succès !

Pour le plaisir !

Question contenus, le JJDA, pour le coup, est à l’image du projet qui est le sien : il est d’abord écrit pour une communauté d’élèves qui veulent y retrouver le plaisir que les journalistes ont eu à l’écrire. On y découvre un horoscope, des pages modes où des lycéens de Jeanne d’Arc s’essaient au rôle de modèles, des listes de films à voir, de musiques à écouter, des chroniques sur des initiatives menées par des élèves (Club de débat, par exemple) et des rubriques centrées sur la vie au Lycée. Dans le premier numéro, on découvre aussi, avec un peu de surprise, une page entière retraçant la vie et la carrière de Giscard, qui n’a toutefois rien de politique. Il y a de la drôlerie et de l’humour de jeunes gens, beaucoup de bonne humeur, et pas encore de tribunes d’opinion ni de prises de position idéologiques. Lucie Louit, dont le frère est journaliste, confesse lire assez peu la presse, bien qu’il lui arrive de feuilleter les pages du journal La Dépêche auquel sont abonnés ses parents (et aussi de Bigorre Mag !), et ne pas s’intéresser encore à la politique (« j’ai le temps ! »). Insouciante jeunesse !

La bonne voie

Le fait est que le JJDA semble avoir été créé pour que soit exprimée une parole qui deviendrait commune et qui s’efforcerait de l’être auprès d’une communauté : c’est un journal réservé à Jeanne d’Arc et à ses occupants. Le fait est que, aussi, il tape dans le mille, tout en déconstruisant des clichés que l’on se fait sur les dernières générations… En rencontrant Lucie Louit, on a vu une jeune fille calme, généreuse de son temps, naturellement encore en formation sur le plan des idées et des opinions, et aimant à faire plaisir à ceux auxquels elle dédie une part de son énergie. Le journal auquel elle collabore procède de la même image. On craint parfois que les jeunes d’aujourd’hui ne grandissent trop vite : la voie qu’a choisie Lucie Louit et ses camarades prouve pourtant que l’on peut cultiver l’esprit de responsabilité tout en restant résolument lycéen. Et il nous semble, au Mag, qu’il n’y a pas de meilleur chemin d’accès vers le fait que de commencer à être adulte…

www.jeannedarctarbes.fr