Maxime Daviron : Les Pyrénées perdues

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VIGNETTE 02 P8 312 MAXIME

VIGNETTE 02 P8 312 MAXIME

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblaient nos montagnes il y a plusieurs milliers d’années ? Le photographe Maxime Daviron nous offre des éléments de réponse avec un livre magnifique. Rencontre.

 

Terres perdues est le fruit d’un travail de fourmi. Maxime a passé douze ans à arpenter les Pyrénées à la recherche du meilleur angle pour capturer la beauté sauvage de la nature. Le Mag, qui a vu passer un nombre incalculable de photos des Pyrénées, l’affirme sans hésiter : celles de Maxime ont quelque chose de tout à fait singulier.

 

Clics et déclics

Après avoir passé sa jeunesse en Dordogne, Maxime découvre les Pyrénées à l’âge de 18 ans, lorsqu’il s’installe à Toulouse pour ses études. Il tombe littéralement sous le charme de nos montagnes : c’est l’endroit idéal pour exercer sa passion de la photo. Aujourd’hui, à 32 ans, il vit près de Lannemezan, au cœur de son terrain de jeu favori : « Je me suis installé ici pour être en plein milieu de la chaîne. Plus j’y vais, et plus j’ai besoin d’y aller ! (rires) ». En 2012, il prend une photo de la face nord du mont Perdu, et c’est le déclic : « Il s’est passé quelque chose. Toutes les conditions étaient réunies. J’ai commencé à réfléchir à un concept, et cette photo a été la première du livre ».

 

Explorateur photographique

Ce livre ne ressemble à aucun autre : « Mon but était de présenter le visage le plus sauvage des Pyrénées, de les montrer telles qu’elles pouvaient être il y a 2000 ou 3000 ans ». Maxime a fait un énorme travail de repérage : « J’ai cherché des angles de vue particuliers. Par exemple, on a l’habitude de voir le cirque de Gavarnie d’en bas, mais il existe beaucoup d’autres angles intéressants ». Pour dénicher les meilleurs spots, il utilise des cartes topographiques ou des outils tels que Google Earth : « Parfois, je pars d’une vieille photo d’un massif intéressant. Avec les cartes, j’arrive à peu près à retrouver son emplacement, puis je me rends sur place pendant quelques jours pour explorer les environs ».

 

 Œuvre complète

Le très beau livre de Maxime s’articule autour de sept chapitres. Chacun explore une atmosphère particulière : la nuit, l’automne, l’hiver, les orages, etc. Les photos sont enrichies de textes soignés : « Je trouve que l’écriture et la photo se complètent très bien. La réunion des deux permet de s’immerger vraiment dans une scène. Quand on n’a que la photo, on est toujours frustré de ne pas connaître le contexte ». Le jeune homme, qui est également musicien, a sorti un album spécialement composé pour le livre : « Je tenais à faire une œuvre complète. J’ai fait un titre par chapitre ; c’est de la musique atmosphérique mélangée avec des sons enregistrés en montagne ».

 

 Dans la brume

Les ambiances que Maxime parvient à capturer dans son objectif sont très particulières : « J’ai construit la série Terres Perdues sur des atmosphères tourmentées, sombres, brumeuses et nuageuses », explique-t-il. Pas de ciel bleu ? « En général, c’est plutôt quelque chose que je fuis. Les conditions climatiques difficiles exacerbent le côté sauvage de la montagne ». En effet : lorsqu’on regarde ses photos, on a l’impression d’être sur une autre planète, une terre hostile sur laquelle personne n’a jamais mis les pieds. Y a-t-il eu un cliché particulièrement marquant ? « Un jour, il pleuvait dans le Néouvielle, je ne pensais pas faire beaucoup de photos. À un moment, j’ai aperçu un groupe de bouquetins, et soudain, l’un d’entre eux a sauté dans le vide pour dévaler la falaise. Au même moment, une déferlante de brume est remontée de la vallée. C’était surréaliste ». Maxime a appuyé sur le déclencheur au bon moment. Cette photo splendide est celle qui figure en couverture du livre.

 

 

Et la lumière fut

Le Mag a beaucoup aimé les photos de Maxime. Ce qui nous a particulièrement frappés, c’est sa manière très personnelle d’aborder la lumière. Ses goûts picturaux y sont assurément pour quelque chose : « Mes influences viennent surtout de la peinture du XVIIIe siècle : David Friedrich, William Turner… ». Si ses photos sont si percutantes, c’est parce qu’elles reflètent, au-delà de l’aspect technique, son amour pour les Pyrénées. Et de l’amour, il en faut : en hiver, Maxime part parfois avec plus de 35 kg de matos sur le dos (piolets, raquettes, équipement de bivouac, etc.) : « Chaque sortie est un challenge. Si je fais des photos, c’est avant tout pour être en montagne. J’adore ça ! ». Merci, Maxime, et félicitations pour ces superbes clichés !

 

maximedaviron.com

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