À l’occasion de ce dossier Spécial Habitat, nous avons eu la chance de découvrir un métier singulier, celui de consultant en développement environnemental. Au cours de cet entretien, nous avons abordé divers sujets passionnants et avons appris beaucoup de choses intéressantes. Pas d’inquiétude, lecteurs : on vous dit tout !
Mélissa est sourcière géobiologue : elle combine ses compétences en géobiologie (l’étude des relations entre l’environnement, les constructions et le vivant) avec sa qualité de sourcière, afin d’œuvrer pour la compréhension et la préservation des ressources naturelles. Explications.
Mélissa est originaire de Tarbes. Son cabinet de consultation est aujourd’hui situé à Mascaras, et elle intervient sur tout le grand Sud-Ouest. Après des études de commerce, elle a étudié l’art, milieu dans lequel elle a travaillé pendant plusieurs années : « Un jour, raconte-t-elle, je ne me suis plus sentie à ma place, j’ai voulu tout changer du jour au lendemain, et je suis partie travailler dans le milieu agricole. Je suis allée chez un producteur de fruits près de chez moi, et c’est là que j’ai découvert que je pouvais avoir une action sur le végétal ». Mais comment ? « Sur une parcelle, j’ai eu l’impression que quelque chose dans le sol n’était pas naturel. Je l’ai dit au propriétaire, et ils m’ont confirmé qu’un sourcier avait déplacé des courants à cet endroit-là. Ils m’ont expliqué que ça jouait sur les maladies des arbres ; j’ai rencontré la personne qui avait fait ça, et je me suis mise à faire des tests chez eux. Petit à petit, j’ai eu des résultats ; le bouche-à-oreille a fonctionné, et au bout d’un moment ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui m’ont poussée à m’installer ». Et c’est comme ça qu’est née sa propre entreprise, Anobé.
Déplacer un courant d’eau peut avoir de multiples utilités. L’une des fonctions de Mélissa est de traiter les problèmes d’habitation : humidité, infiltrations, problèmes de structure, de ressources, de jardin… « Je peux par exemple déplacer un courant qui passe sous une maison, ou trouver la cause d’un jardin qui ne produit rien. Parfois, ce n’est pas de mon ressort : s’il s’agit d’une infiltration, je la trouve et renvoie vers un maçon, un terrassier, un charpentier… » Déplacer un courant peut servir par exemple à réalimenter un point d’eau ou résoudre des problèmes d’humidité. Elle a beaucoup travaillé pour développer cette sensibilité : « Je cherche l’eau depuis l’âge de douze ans, c’est quelque chose que l’on peut tous apprendre à faire ». Est-ce qu’une forme de mystique se cache derrière tout ça ? « Pas du tout ! affirme la jeune femme. Ce que ressent notre corps, ce sont les variations de fréquence du champ magnétique. Ce champ provient des frottements entre la matière solide et la matière liquide au centre de la Terre ; quand on se concentre sur ces variations émissent par l’eau, on la trouve. Ce ne sont pas les baguettes du sourcier qui réagissent, mais le corps : l’outil est juste là pour amplifier le ressenti ». Mélissa peut se passer de baguettes, ou même utiliser d’autres méthodes comme le travail à distance : « À partir d’une carte, j’arrive à comprendre les courants d’eau. C’est quelque chose que j’ai beaucoup travaillé, c’est une autre forme de connexion au terrain ».
Mélissa se bat pour une gestion consciente des ressources naturelles : « Au départ, je faisais beaucoup de recherches pour des captages d’eau chez les particuliers, mais aujourd’hui je ne le fais que quand c’est la seule solution. Il y a de moins en moins d’eau, si tout le monde a un puit chez lui et pompe dans les réserves, les nappes phréatiques ne peuvent plus se recharger. Le problème est donc double : non seulement les ressources s’amenuisent, mais en plus on ne sait pas les utiliser correctement. La gestion de l’eau doit être pensée de façon globale, il faut laisser plus de place aux collectivités ».
La recherche d’eau n’est pas l’essentiel de l’activité de Mélissa : elle a créé Anobé dans le but de permettre à tous de mieux comprendre l’environnement dans lequel nous vivons et d’analyser les ressources présentes, afin de nous amener à prendre conscience de l’influence des différents réseaux souterrains. « J’aimerais que nos différents corps de métier travaillent tous ensemble, avec les constructeurs, les architectes, et qu’on réfléchisse à ce qui est le mieux pour les ressources et les environnements ». Notez que Mélissa sera présente à Tarbes lors du Salon de la Maison : « Vu que mon agenda est complet jusqu’au mois d’avril, je propose aux gens de venir me voir directement là-bas. Le matin, je rencontrerai des professionnels, et l’après-midi je ferai des diagnostics : je travaillerai à partir de plans, on pourra les imprimer sur place si besoin, et j’évaluerai chaque projet pendant 30 minutes ». N’hésitez pas à passer la voir ! « Le monde a besoin que des gens se lancent dans des métiers tels que le mien. J’aimerais aussi que ce que je fais soit pris en compte par les administrations : il faut arrêter de faire n’importe quoi avec la construction des maisons ». Il arrive, en effet, que Mélissa tombe sur des choses aberrantes : « J’ai eu le cas d’un chantier qui était sur un courant d’eau. Il suffisait de déplacer la construction de quelques mètres pour résoudre les problèmes d’humidité, mais c’était impossible à cause des plans d’urbanisation qui exigeaient l’alignement des maisons. » Dommage, convenons-en…
La conversation fut variée et très intéressante : « La vraie opportunité dans la vie, nous a dit Mélissa, c’est d’avoir le choix ». Il est important de savoir que cette capacité à faire des choix se travaille : « Il faut s’écouter, se faire confiance, et ça devient de plus en plus fluide. Le secret est d’écouter son instinct : quand on l’écoute, plein de paramètres sortent obligatoirement de l’équation, il ne reste que l’essentiel ». Le choix de l’endroit où l’on va vivre et évoluer est également primordial : « Il faut trouver un lieu qui corresponde à votre personnalité, ou à vos projets. Tout le monde a sa place : il n’y a pas de bons ou de mauvais lieux, il y a un lieu qui correspond aux besoins de chacun ». À méditer !
Tél. 06 85 77 62 64
E.mail : contactanobe@gmail.com
www.anobe.fr