Musées haut, musées bas ? Maintenir le lien en temps de Covid

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Réouverture, pas réouverture ? Depuis quelques semaines, la France bruisse doucement de cette question, qui, il est vrai, se pose. Car après tout, y a t-il endroit où il est plus simple de respecter les gestes barrières qu’un musée ?

« Oui, nous pensons que la non-réouverture des musées est une erreur. Quand on rentre au Carmel, par exemple, on s’en rend d’autant plus compte que l’on voit parfaitement bien qu’il n’y a aucune difficulté à faire respecter scrupuleusement les règles de distanciation physique, et qu’il est possible de ne faire courir au public aucun risque » argumente Philippe Lasterle, adjoint à la culture de la ville de Tarbes.

Je vous fais une lettre

La Mairie de Tarbes, d’ailleurs, a récemment envoyé une missive à la ministre de la Culture, l’adjurant de prendre en considération « les revendications des intermittents du spectacle et des précaires », et de livrer aux Français, enfin, « une date de réouverture des salles de spectacle et d’exposition ». Si nombre sont ceux qui sont dans l’expectative, le moment semble être effectivement approprié pour poser, sur la table, de vrais arbitrages.

Dans l’attente de vous revoir ?

Or, être dans l’expectative, cela ne signifie pas être dans l’attentisme. Philippe Lasterle comme Véronique Renaudot, responsable des publics au Musée Massey et des expositions au Carmel : « Aujourd’hui, les outils numériques ont changé la donne. Avec la vidéo et la vidéo 3D, on a pu filmer les expositions maintenues, et les donner à voir à travers les réseaux sociaux et le site internet de la ville… Les possibilités techniques permettant de garder le lien avec le public existent, et c’est essentiel en attendant des jours meilleurs. »

Nouveaux liens

Dans les musées tarbais, ça bosse. L’exposition de Guillaume Rojouan est intégralement accessible en ligne, dans une reconstitution 3D du Carmel plus vraie que nature. Au musée Massey, l’on a vu deux vidéos de présentation d’œuvres « type d’art d’art », et une troisième est prévue pour la journée des droits de la femme. Et l’on en oublie. « On se rend compte, à travers cela, que l’on est en train de convaincre un nouveau public ! Des personnes vivant dans d’autres régions, des personnes qui ne peuvent pas se déplacer en temps normal… La fermeture des musées, c’est aussi l’ouverture vers ceux qui, habituellement, ne peuvent pas y venir » explique Véronique Renaudot.

Big Bang

Ajoutez à cela les nombreux projets à venir (projet d’exposition virtuelle « Microfolie », réfection de la Maison Natale de Foch, rénovation du Musée de la Déportation et de la Résistance, expositions en itinérance, expositions en centre-ville, manifestations autour du livre, etc, etc), et vous comprendrez que la culture, à Tarbes, est loin d’être endormie ! Philippe Lasterle nous assure, par ailleurs, que les concertations entre les différents acteurs de la culture sur le territoire, publics comme privés, se sont singulièrement renforcées à la faveur de la crise. Faut-il attendre, après le Big Crunch que nous vivons actuellement, un véritable Big Bang culturel ? On souhaite ardemment qu’il en soit ainsi, bien sûr, et en attendant : vivement la réouverture !

www.tarbes.fr