L’information, en France, est passée relativement inaperçue : aux États-Unis, elle a été abondamment commentée. Donald Trump, il y a quelques mois, avait commandé un deuxième recomptage des votes de l’Arizona. Bilan de celui-ci : dans le Comté de Maricopa, Biden aurait apparemment eu encore davantage de voix (quelques centaines) que ce qui avait été initialement enregistré. Que croyez-vous qu’il arriva ? Que Trump, dans un rare exercice de contrition, s’excusa auprès du monde de ce que la réalité soit venue mettre à mal le fondement de ses accusations mal étayées ? Ce serait mal connaître le bonhomme ! Le voilà réclamant désormais des recomptages dans certains comtés du Texas ; au rythme où s’est déroulé celui de l’Arizona, on peut penser, qu’aux States, on risque de « re-dépouiller » des bulletins jusqu’aux prochaines élections. Bref, Trump continue de faire du Trump, et compte manifestement persister à « cuisiner » la réalité jusqu’à ce qu’elle dise enfin ce qu’il voudrait qu’elle dise, même si cela n’a que peu de chances d’arriver. De l’Arizona, il tire d’ailleurs des conclusions « alternatives », en interrogeant la licité de certains bulletins, environ trente-mille, dont les autorités de l’État (républicain, rappelons-le) disent qu’elle ne saurait être mise en doute. Conclusion : inutile d’attendre du milliardaire américain qu’il reconnaisse un jour sa défaite, inutile d’attendre non plus que le constat de la réalité telle qu’elle est ne puisse constituer pour lui un quelconque sujet de préoccupation. Biden laisse faire, non sans rester inactif pour autant. Octobre verra des personnalités de la campagne de Trump répondre à une convocation du Congrès, très intéressé à connaître le planning de l’ancien POTUS du 6 janvier dernier, jour de l’invasion du Capitole. « Sleepy Joe » a manifestement envie d’en découdre, et l’imaginer en « gentil » peu enclin à utiliser ce dont il dispose pour porter, à son ancien adversaire, l’estocade, ce serait faire preuve d’une bien grande naïveté. L’affaire des sous-marins nous le rappelle : la roublardise n’est pas étrangère à sa stratégie politique. Il ne se limitera donc pas à vérifier, grâce à Trump, la justesse des comptes du dépouillement de novembre; il attaquera. Aux USA, décidément, il est un proverbe français qui n’a pas cours : celui qui voudrait que les bons comptes… fasse les bons amis.