Le Jardin perché : Le monde en suspens !

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Il est un fait, et non une opinion, que la société dans laquelle nous vivons n’est pas à terme, et toutes choses égales par ailleurs, un système durable. Il est un fait également, et non une opinion, que dans le monde dans lequel nous vivons, la cadence du changement est sans nul doute plus précipitée qu’elle ne le fut en d’autres temps…

Dans cette grande course en avant, on voit bien ce que l’on gagne, mais, étonnamment, on peine à prêter attention à ce que l’on perd en cours de route. Peut-on dire que le travail artistique de Loïc Ploteau, fantasque propriétaire du jardin perché d’Asté, est de l’ordre de la survivance de ce « perdu de vue sans qu’on y prenne gare » ? Sans doute. Depuis plusieurs années, Loïc récupère de ci de là (mais surtout de ci), des fragments d’acier et de métal qu’il glane dans les granges et dans les rivières. Ce matériau, c’est ce qui demeure d’un monde ancien, assurément. Vous avez là un « vocabulaire » : Loïc Ploteau, par la soudure, pas l’assemblage et l’accumulation, en fait un langage. Pas tout seul, bien sûr : il a à ses côtés le temps, et la nature.

A l’abri !

Le Jardin perché est décidément un drôle de monde. Perché sur les hauteurs, face aux montagnes, les plantes y poussent aussi vite que les sculptures, plantes et sculptures parlant de toutes façons de la même chose. Les cabanes de métal forment autant de petits abris qui rouillent à la pluie et roussissent au soleil, les chemins se croisent, les objets s’entassent, les assemblages s’esclaffent dans leur coin. Là surgissent des colonnes de livres empilés, ici des taureaux équipés de turboréacteurs, plus loin une vieille machine à écrire laissée vacante, un petit robot perdu dans son exploration, un obus éclaté qui s’ouvre comme une banane, un penseur de Rodin en attente…

Comme qui dirait…

S’il y a un langage, c’est que quelque chose est dit : on vous laissera le soin d’entendre ce qui vous en parviendra, et l’opportunité d’en discuter avec Loïc si l’envie vous en vient. On ne vous cachera pas non plus la chose suivante : c’est qu’en nous promenant au jardin perché, il nous est venu comme une douce mélancolie, comme l’impression d’une joyeuse catastrophe qui eut lieu, quelque part, ou qui viendra, qui sait ? Comprenne qui pourra. N’oubliez pas de rire, en tout cas, et de vous émerveiller de la poésie qui subsiste, vivante, dans ce qui fut et dans ce qui est : il n’y a pas d’autres bonnes manières que d’être perché.

Le Jardin Perché

Chemin de Nabias à Asté
06 74 88 28 35
loic.ploteau@gmail.com